Lors de sa plénière de juin 2025, le Groupe d’Action Financière (GAFI) a annoncé plusieurs évolutions majeures concernant les juridictions sous surveillance accrue, les juridictions à haut risque, ainsi que des mises à jour de ses standards internationaux.
Des révisions des standards du GAFI, visant à renforcer la sécurité des paiements transfrontaliers – conformément à l’initiative du G20 pour rendre les paiements plus rapides, moins coûteux, plus transparents et plus accessibles – ont également été approuvées lors de cette réunion.
Note : la dernière mise à jour de la liste datait de février 2025 – voir notre article dédié.
Juridictions sous surveillance renforcée (Liste grise)
La Croatie, le Mali et la Tanzanie ont été retirés de la liste des juridictions sous surveillance renforcée, à la suite d’évaluations sur place concluantes.
En revanche, la Bolivie et les Îles Vierges britanniques (BVI) ont été ajoutées à cette liste.
Liste complète : Algérie, Angola, Bolivie, Bulgarie, Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, République démocratique du Congo, Haïti, Kenya, Laos, Liban, Monaco, Mozambique, Namibie, Népal, Nigeria, Afrique du Sud, Soudan du Sud, Syrie, Venezuela, Vietnam, Îles Vierges britanniques, Yémen.
Juridictions à haut risque (Liste noire)
Trois pays restent soumis au niveau de surveillance le plus élevé du GAFI en raison de défaillances stratégiques : la République populaire démocratique de Corée (RPDC), l’Iran et le Myanmar.
Le GAFI appelle ses membres à appliquer des mesures de vigilance renforcée, y compris des contre-mesures le cas échéant.
Enfin, la suspension de la Fédération de Russie reste en vigueur, comme confirmé dans la déclaration du GAFI de février 2024.
Focus sur certaines juridictions sous surveillance renforcée : Monaco, BVI, Afrique du Sud
Monaco
Depuis juin 2024, Monaco a pris un engagement politique de haut niveau visant à améliorer l'efficacité de son dispositif LBC/FT. Des progrès notables ont été réalisés, notamment :
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Renforcement de la compréhension des risques de blanchiment d'argent et de fraude fiscale internationale ;
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Sanctions accrues en cas de non-respect des obligations de transparence et de propriété effective ;
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Révision des pratiques de condamnation liées au blanchiment d'argent.
Priorités restantes :
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Accroître les demandes sortantes de coopération internationale et de recouvrement d’avoirs ;
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Renforcer l’application des sanctions en cas de manquements LBC/FT ;
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Finaliser les ressources de la Cellule de Renseignements Financiers (CRF) et améliorer la qualité des déclarations de soupçon (DS) ;
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Renforcer l'efficacité judiciaire par l’allocation de ressources supplémentaires aux poursuites ;
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Augmenter les saisies d’avoirs d’origine criminelle.
Îles Vierges britanniques (BVI)
Depuis juin 2025, les BVI se sont engagées à renforcer leur cadre LBC/FT avec le soutien du GAFI et du GAFIC. Progrès réalisés :
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Adoption d’une stratégie de lutte contre le financement du terrorisme (LFT) ;
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Évaluation des risques du secteur des organisations à but non lucratif (OBNL) ;
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Renforcement de la supervision financière.
Prochaines étapes :
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Renforcer la supervision fondée sur les risques des prestataires de services fiduciaires et sociétaires, des prestataires d’actifs virtuels et des sociétés d’investissement ;
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Garantir un accès exact et à jour aux informations sur les bénéficiaires effectifs pour les autorités compétentes ;
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Améliorer la qualité et l’alignement sur les risques des déclarations d’activités suspectes (SAR) ;
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Poursuivre systématiquement les enquêtes et poursuites en matière de blanchiment d’argent ;
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Renforcer la saisie et la confiscation des produits criminels ;
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Mettre en œuvre un nouveau cadre de gestion des avoirs saisis.
Afrique du Sud
Le GAFI reconnaît que l’Afrique du Sud a quasiment finalisé son plan d’action, ouvrant la voie à une visite sur place.
Réformes clés mises en œuvre :
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Hausse des demandes de coopération internationale et des saisies d’avoirs ;
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Meilleure supervision des professions et entreprises non financières désignées (PENFD) ;
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Accès plus rapide aux informations sur les bénéficiaires effectifs ;
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Augmentation des enquêtes et poursuites pour des cas complexes de blanchiment ;
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Renforcement des mécanismes de gel et de confiscation ;
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Mise à jour de l’évaluation des risques de financement du terrorisme (FT) pour soutenir une stratégie nationale cohérente.
Pour toute information complémentaire, veuillez contacter : office@rosemont-mc.com.