Publié le 29 septembre 2025, le troisième volume du rapport de TRACFIN intitulé « LCB-FT : état de la menace 2024-2025 » présente 21 typologies de schémas de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme (BC/FT) observés ces dernières années.
Pour les professionnels de l’immobilier, de la gestion de patrimoine et du yachting, le rapport fournit des informations précieuses sur les modes d’infiltration des capitaux illicites dans les marchés des actifs de grande valeur, ainsi que sur le rôle que les intermédiaires peuvent parfois jouer, sans en avoir pleinement conscience.
21 typologies – Un signal d’alerte pour les marchés du luxe
Les études de cas présentées par TRACFIN montrent que la criminalité financière en France cible de plus en plus les actifs de prestige tangibles : villas, appartements, yachts et portefeuilles d’investissement.
Le rapport met notamment en évidence :
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l’utilisation de structures écrans et de prête-noms dans des juridictions offshore pour acquérir ou détenir des actifs de luxe ;
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des fonds transitant par des intermédiaires opaques, souvent via des bureaux de change ou des plateformes de paiement avant d’entrer en France ;
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des sur- ou sous-évaluations apparentes des prix de vente de biens immobiliers ou de yachts par rapport au marché ;
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des reventes rapides ou refinancements d’actifs de grande valeur pour justifier une liquidité « propre » ;
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l’interposition de mandats de gestion d’actifs afin d’éloigner le bénéficiaire effectif des opérations suspectes.
Ces typologies reflètent les tendances également observées à Monaco, confirmant que les professions non financières désignées (PNFD) des deux juridictions demeurent exposées à des stratégies de blanchiment complexes et multi-niveaux.
Agents immobiliers : renforcer le contrôle de l’origine des fonds
Pour les agents immobiliers enregistrés en France, TRACFIN insiste sur la vigilance dans les cas où les clients :
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achètent via des entités étrangères ou des trusts ;
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financent leurs acquisitions par des virements en devises étrangères ou des opérations de change manuelles ;
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affichent un niveau de richesse incohérent avec leur profession ou leur situation fiscale déclarée.
Les agences en France et à Monaco doivent s’assurer que les documents KYC et d’origine des fonds sont complets et traçables, notamment lorsque les notaires se reposent sur la vérification initiale effectuée par l’agent.
TRACFIN montre que le manque de documentation ou l’acceptation « de routine » d’acheteurs opaques constitue encore l’une des faiblesses les plus fréquemment relevées lors des inspections LCB-FT.
Courtiers en yachts : détention complexe, risques complexes
Les opérations de yachting impliquent souvent des structures de détention et de financement transfrontalières, combinant sociétés de leasing, SPV et pavillons multiples.
TRACFIN relève une utilisation récurrente de :
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sociétés de leasing fictives sans réelle activité ;
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entités à actions au porteur, encore actives dans certaines juridictions offshore ;
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changements fréquents de pavillon ou de propriétaire pour dissimuler la détention réelle.
Les courtiers doivent renforcer la vérification des bénéficiaires effectifs, analyser la logique économique des transferts de propriété, et documenter la cohérence entre la source des fonds et le profil de richesse déclaré du client.
Gestionnaires d’actifs : vigilance accrue sur les structures clients
Les gestionnaires d’actifs, family offices et conseillers en patrimoine sont de plus en plus utilisés pour complexifier les circuits de fonds, via des mandats discrétionnaires ou des sociétés de détention.
TRACFIN recommande une attention particulière pour :
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les mandats d’investissement alimentés par des comptes offshore non transparents ;
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les transferts inter-produits (par exemple, produit de vente immobilière réinvesti dans des fonds ou assurances-vie) ;
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les rotations rapides de portefeuilles, incohérentes avec une stratégie d’investissement normale.
Une surveillance transactionnelle renforcée et une due diligence continue sont essentielles lorsque le profil client ou l’origine des fonds reste ambigu.
Mesures pratiques pour les professionnels
Rosemont recommande aux professionnels réglementés en France et à Monaco de :
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mettre à jour leur cartographie des risques LCB-FT, en intégrant les typologies TRACFIN 2024-2025 comme indicateurs concrets d’alerte ;
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documenter les scores de risque juridictionnel pour chaque entité ou véhicule impliqué dans une transaction ;
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justifier en détail la logique économique des structures complexes (trusts, fondations, holdings offshore) ;
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renforcer la formation des équipes commerciales, relationnelles et conformité sur les typologies émergentes et signaux d’alerte ;
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améliorer la communication avec les contreparties (banques, notaires, gérants) afin d’assurer une vérification de bout en bout et une déclaration coordonnée des opérations suspectes ;
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utiliser des outils de filtrage performants (tels que Lexco) pour le suivi quotidien des clients (sanctions, procédures, presse négative, PEPs, etc.).
Perspective de Rosemont
Chez Rosemont Consulting Monaco, nous accompagnons les professionnels des secteurs du luxe, du yachting et de l’immobilier pour aligner leurs cadres de gouvernance et dispositifs LCB-FT sur les dernières orientations de TRACFIN, de l’AMSF et du GAFI.
Nos experts en conformité aident les PNFD à :
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intégrer les indicateurs de risque typologiques dans des outils pratiques de scoring client et transactionnel ;
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réviser et actualiser leurs manuels LCB-FT et modules de formation ;
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mettre en œuvre des contrôles proportionnés et basés sur les risques, adaptés à une clientèle transfrontalière.
📩 Contactez-nous pour organiser une consultation ou une revue de modèle de risque à la lumière des conclusions du rapport TRACFIN “État de la menace 2024-2025”: consulting@rosemont.mc